Rédigé par Isabelle Crépeau MLIS, Agent d’information scientifique
Soigner l’anxiété et la dépression post-partum: MPower
L’anxiété et la dépression post-partum sont des phénoméenes très courants et parfois, l’accès au traitement peut être ardu. L’essai randomisé pilote MPower étudie la faisabilité d’identifier les femmes qui souffrent de dépression et/ou d’anxiété dans les premiers mois suivants l’accouchement et, leur offrir la ressource en ligne «Mères en santé». La moitié des femmes qui ont participé à cette étude ont eu accès à ce site Internet tandis que l’autre moitié a pu consulter le site Internet en plus de recevoir un soutien téléphonique d’un coach non professionnel qui les a accompagnées à travers la ressource.
Les résultats préliminaires montrent que les femmes qui ont reçu les appels du coach étaient beaucoup plus susceptibles d’utiliser le site Internet. Les résultats finaux seront disponibles d’ici l’automne 2021. Cette étude est d’autant plus pertinente que la pandémie met en évidence l’importance de la télémédecine. L’objectif ultime est de fournir au plus grand nombre possible de femmes touchées par l’anxiété et/ou la dépression en période post-partum, une première étape pour recevoir des soins.
Dre Hannah Schwartz a complété sa résidence en psychiatrie à l’Université McGill et a obtenu une bourse de recherche en psychiatrie périnatale et de la petite enfance à l’Université de Montréal. L’activité clinique de Dre Schwartz comprend de la consultation-liaison avec le Département d’obstétrique en clinique de santé mentale périnatale.
Conseils nutritionnels de première ligne pour les patients atteints de maladie mentale grave
Au cours des dernières années, Dre Laura LaChance et son équipe ont publié une série d’articles de synthèse sur l’impact des interventions nutritionnelles sur la santé mentale de patients atteints de troubles du spectre schizophrénique. Dans le cadre du plan d’application des connaissances, l’équipe a conçu une feuille de travail et un guide d’accompagnement du clinicien, conçus pour promouvoir le counseling nutritionnel dans le cadre des soins de santé mentale pour cette population de patients. L’objectif était de donner des informations de base factuelles et des conseils pratiques afin que tout membre de l’équipe de soins de santé puisse fournir des conseils nutritionnels de base aux patients atteints de maladie mentale grave sans avoir besoin d’une formation spécifique en nutrition.
L’outil clinique a été évalué par des groupes de discussion et des entretiens individuels avec des patients et des cliniciens participants. Des données qualitatives et quantitatives ont été collectées et intégrées dans la version définitive de l’outil. À la suite de la publication dans une revue à comité de lecture en libre accès, notre feuille de travail et notre guide du clinicien seront mis à la disposition de tous ceux qui souhaitent introduire des conseils nutritionnels dans les soins aux patients atteints de maladie mentale grave.
Cette intervention de première ligne en nutrition ne vise pas à remplacer le rôle important des diététiciens, mais à accroître l’accès à une intervention nutritionnelle pour une population où le recours aux conseils de nutrition est généralement très faible. Les interventions nutritionnelles ont le potentiel d’améliorer la santé physique et mentale de cette population à haut risque de comorbidité physique et de désavantage en santé mentale.
Dre Laura Lachance est psychiatre à l’Hôpital St. Mary de Montréal et clinicienne-chercheuse à l’Université McGill au Département de psychiatrie. Elle a terminé sa résidence en psychiatrie à l’Université de Toronto en 2017 et a complété une bourse de recherche en étiologie sociale de la maladie mentale (SAMI) au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM). Dre LaChance participe à des études dans le domaine de la psychiatrie nutritionnelle depuis 2014. Ses champs d’intérêts se situent au niveau de l’impact sur la santé mentale des interventions nutritionnelles ainsi que l’exploration de modèles de prestation de services qui visent l’amélioration de la santé physique des patients atteints de maladie mentale grave en ciblant les comportements liés à la santé.