Nouvelles du centre de recherche – avril 2021

Rédigé par Isabelle Crépeau MLIS, Agent d’information scientifique

Éduquer en santé les populations vulnérables, culturellement diverses et souffrant de maladies chroniques

Une équipe dirigée par la Dre Sylvie Lambert a étudié l’efficacité des interventions d’éducation en matière de santé adaptées aux populations culturellement et linguistiquement diverses (CALD) et vivant avec une maladie chronique. Ce sujet est important car les groupes CALD sont confrontés à de nombreux obstacles pour accéder aux soins de santé ce qui entraîne des disparités importantes en matière de santé. Par exemple, les groupes CALD souffrent plus que la population en général de maladies chroniques, de dépression, d’anxiété et d’effets secondaires. Les interventions d’éducation en santé peuvent améliorer la gestion de la maladie et ralentir sa progression. Souvent les patients CALD ne peuvent pas accéder à ces interventions parce qu’ils ne parlent pas couramment la (les) langue (s) dominante (s). L’équipe de Dre Lambert a examiné 58 études. Celles-ci ont montré que les interventions étaient efficaces pour réduire l’indice de masse corporelle (IMC), le cholestérol, les triglycérides, la glycémie, l’HbA1C (hémoglobine glyquée), la dépression et permettent d’accroître les connaissances.

L’analyse a également démontré que l’efficacité de l’intervention est en partie influencée par le prestataire. Bien que les professionnels de la santé soient préférés aux non professionnels pour accroître les connaissances en santé des populations vulnérables, les interventions ont été plus efficaces pour réduire l’HbA1C lorsqu’un non-professionnel ou un paraprofessionnel fournissait l’information. Les chercheurs ont conclu que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour évaluer l’efficacité de ces interventions quant aux résultats rapportés par les patients CALD (ex. la qualité de vie).

La télémédecine durant pandémie

Au cours de l’été 2020, les Drs. Jeannie Haggerty et Alayne Adams ont mis sur pied un projet de recherche à petite échelle pour étudier comment la télémédecine affecte l’accessibilité aux soins de santé chez les patients vulnérables du quartier Côte-des-Neiges à Montréal. Cette initiative donnait suite à un groupe de médecins qui se préoccupaient du fait que des patients vulnérables ne se présentaient pas à la clinique de St. Mary pendant la pandémie. Les données ont été collectées principalement auprès des clients de MultiCaf venus chercher des paniers alimentaires. Les premiers résultats ont révélé que les patients avaient tendance à sous-estimer leurs besoins en matière de santé pendant la pandémie, qu’ils avaient des moyens technologiques limités étant parfois même incapables de répondre au téléphone et, qu’ils préféraient les consultations en personne.

L’équipe du Dr Haggerty lance également un service de “navigation” à la Clinique Indigo, une clinique privée qui se concentre sur les soins centrés sur le patient. Les bénévoles appelleront les patients vulnérables pour les aider à naviguer dans le système de santé. Cette initiative permettra également de tester une nouvelle plateforme de référence développée par des étudiants en génie informatique; la plateforme permet aux professionnels de renvoyer les patients directement vers le service de navigation et d’obtenir les commentaires des bénévoles.